Martine Rouiller, dans ses tableaux, évoque souvent des paysages qui sont cependant rarement construits à partir d’une base figurative. Elle admet toutefois son attirance pour les paysages marqués par la présence de l’eau, marais, étangs, rivières. Il n’y a donc pas à s’étonner que le bleu soit omniprésent, décliné dans toutes les tonalités et souvent rehaussé d’une touche d’ocre car, rappelant son travail de céramiste, « la terre n’est jamais loin ». On trouve beaucoup de fluidité dans les formes et l’application des couleurs, variations de tons et jeux de transparence.
La matière de prédilection est le papier, travaillé par collage et superposition, le papier japon restant le matériau de base, car il se prête au mieux aux différentes techniques de peinture, mais aussi au marouflage (collage sur des supports de bois ou autres). Certains assemblages et lissages permettent de retrouver des traces et des reliefs qui donnent en quelque sorte la trame du travail sur laquelle interviendront les pigments et pastels. Les images surgissent en mélangeant et en expérimentant des liants tels que la colle de peau, l’encaustique, l’œuf, la caséine et bien d'autres « recettes » !